
Le vers qui est scandé par Bonan fait écho à la grande tradition orale soutenue par une expérience vécue et transformée en « aventure spirituelle ». Cette expression ne doit pas être prise comme une expérience religieuse bien au contraire mais comme un acte de liberté; cela n’a pas échappé à l’œil du préfacier Loïc Céry qui rattache le poème autant à Saint John Perse qu’à Glissant. Scandé en trois parties, cette brève « offrande insoumise » fait la part belle autant « aquarelles » marines qu’aux femmes « tant aimées ». On pourrait craindre que le lyrisme puisse faire basculer le poème dans l’outrance .Mais l’équilibre est maintenu . Pourquoi ? Parce que Bonan ne cherche pas à faire d’effet. Et cela change tout.

ZZZAC, LA VIE EST BELLE.
Hier encore, la dystopie participait de la littérature d’anticipation, voire du conte philosophique. Aujourd’hui, les romans, les films et les séries qui se réclament de cette catégorie se rapprochent plus que jamais du réalisme fantastique sinon du réalisme tout court tant la réalité décrite dans leurs pages ou sur leurs écrans est le miroir de notre actualité la plus brûlante. Dans ZZZAC Frédéric Castaing pousse le rapprochement un cran plus loin en faisant d’Ystopie, un centre de numérisation qui « numérise à tour de bras » ce qui reste encore du patrimoine mondial de l’humanité.

