La nuit du tagueur
La nuit du tagueur s’ouvre sur un poème acrostiche dont chaque vers sert de titre à la soixantaine de chapitres brefs qui ponctuent ce drame. L’auteur en est David Killroy, fils de Richard Killroy un artiste peintre au mitan de sa vie en pleine crise existentielle conscient qu’il n’atteindra jamais le rang social et la reconnaissance de ses pairs. Nous sommes au début de l’automne à la frontière entre centre et périphérie, sur les contreforts des plateaux parisiens où jadis des carrières à ciel ouvert permettaient d’en extraire le gypse. C’est cet espace de l’entre-deux où se noue le drame. Joe, le meilleur ami de David, est sauvagement assassiné parce qu’il veut démasquer celui qui toye, c’est-à-dire détourne, la signature de son équipe, sa « crew » : les HMJ. David entend venger la mémoire de son ami et se lance lui aussi à la poursuite de l’assassin, entraînant son père à sa suite.
La nuit du tagueur
Mi-polar, mi-roman psychologique, la nuit du tagueur met magistralement en scène l’éternelle tension entre art savant et art populaire dont le tag et le graff sont les derniers avatars. Qui est artiste ? Dans quelle mesure on se revendique tel ? Comment se crée la valeur ? La nuit du tagueur de Nathanaël Fox ose poser ces questions en conviant le lecteur de l’autre côté du miroir des apparences là où l’art dévoile son rapport avec le pouvoir. C’est tout le mérite de ce roman étonnant, le premier dédié à l’univers du tag.
Giancarlo Calciolari, revue numérique « Exigence-littérature »
L’auteur nous décrit, plume au poing, ce milieu de rivalité où les joutes artistiques peuvent devenir cruelles voire sanglantes.
André Dominique Gallizia, architecte et collectionneur d’art