Aller au contenu

Ces vieux qui nous gouvernent

« Amuse-toi bien » a dit en substance Donald Trump, 78 ans, à Robert Kennedy Jr, 70 ans, antivacs notoire, en lui confiant les clefs du très sensible ministère américain de la Santé.   Benyamin Netanyahou, 75 ans entend jouer au  cow-boys pour bouter les Indiens du Hamas hors de Gaza, en zigouillant au passage quelques innocents (victimes collatérales), non sans garder un œil et une  dent contre son ennemi juré, Ali Khamenei, 85 ans.

Frérocité réciproque auquel succombe le Guide suprême d’Iran qui la partage  contre   les dissidentes et les écrivains.   « Méchants fascistes  » accuse Vladimir Poutine, 72 ans, qui s’est attribué l’étoile du Sherif pour  préserver  l’unité de son ranch impérial.  On n’est pas à un mensonge prêt  lorsqu’on convoite  l’Ukraine. «  Celui qui le dit c’est celui qui l’est ! »  Xi Jinping, 71 ans, lui, reluque Taïwan comme s’il s’agissait d’une grosse montagne de crème pâtissière et de puces électroniques.   Ce sont des Chinois après tout . Pour  faire bonne mesure ,

il emprisonne joyeusement les Ouighours.  Recep Tayyip Erdoğan, 70 ans, n’est pas en reste. Depuis des décennies qu’il casse du sucre contre les Kurdes et les Arméniens. Le bouc émissaire, c’est toujours utile pour masquer ses faiblesses lorsqu’on est « jeune ». Et pour se donner plus d’assurance, rien de mieux que d’invoquer son « papa,  plus fort que ceux des autres », bien entendu. Le papa, vous l’aurez reconnu, n’est autre que Dieu, himself, qui doit se fendre en six dans le sens de la longueur pour contenter sa bruyante et teigneuse progéniture. On pourrait se croire à la cour de récré et en rire si cela n’avait pas eu les conséquences tragiques que l’on connaît.

Par un curieuse  inversion de toutes les valeurs, ce sont les jeunes  qui sont les  vrais « adultes dans la pièce ». Ils  se trouvent  donc,  paradoxe des paradoxes,  à  devoir  rappeler à ces papys  grotesques, piaffants d’en découdre que l’avenir c’est à eux et non l’inverse !   D’où la froide colère d’une Greta Thunberg lors de son intervention  à l’ONU  «  Comment osez-vous … ». Elle avait mille fois la raison.  Mais la raison du plus fort, on le sait est toujours  celle des vieux.  Voilà pourquoi ils font croire  à leur peuple qu’ils  sont encore jeunes et  qu’ils défendent  leur intérêt.  Mon œil ! Trump  multimilliardaire  de naissance ,  se servira de  son second mandat  pour s’auto-amnistier de ses combines plus que louches,  Poutine, 23 ans au pouvoir , est sans doute l’homme le plus riche de la planète, bien devant  Elon Musk  et ses 270 milliards de $ ; quant au pieux  Khamenei  qui fait tuer et enfermer les dissidentes, le quotidien The Guardian le soupçonne d’avoir accumulé la bagatelle de 95 milliards  de $.   Forcément  35 ans au compteur ça mérite bien une petite retraite !   Dans une  séquence  célèbre  du film  « Lawrence d’Arabie »,  David Lean fait parler  le vieil officier anglais et  le prince Faycal ibn  Hussein :  «  Les jeunes ont fait la guerre, il nous revient à nous, les vieux , de faire la paix ».

Les vrais adultes

Aujourd’hui  la sagesse  a  permuté de génération.  Mais on le sait, la jeunesse physique n’est pas seule garante de sagesse.   Il y a des jeunes qui  au lieux de grandir en grâce  et en sagesse se comportent comme des vieux, soit parce qu’ils  sont imbus d’eux-mêmes, soit parce que l’hyper-libéralisme leur va si bien . Notre jeune  président qui a tant promis,  semble y succomber à son tour.  C’est tout le problème du pouvoir qui fait vieillir à vitesse  grand V tous ceux qui s’y accrochent. « Le pouvoir corrompt, disait Lord Acton, le pouvoir absolu corrompt absolument » . Nous voilà  donc gouvernés par  ces petits vieux boursouflés d’orgueil. On expliqua naguère le  déclin des régimes communistes par l’âge avancées de membres de leur Politburo . Aujourd’hui  c’est  au tour de  nos démocraties menacées de devenir illibérales  d’être menacé par la gérontocratie.  Honte  à ces  baby boomers  qui se prennent pour les rois du pétrole et  s’amusent  à faire peur  leurs semblables

Ces vieux qui nous gouvernent

Vous aimerez peut être aussi

Chamberland, le voyant magnifique

Cette fois, il n’y aura pas de rémission par l’innovation technologique, politique ou matérielle, il n’y aura pas non plus de rémission spirituelle. Si rémission il y aura, elle devra s’accomplir en même temps sur ces deux plans en transformant radicalement notre manière de vivre et de penser. Comment ? En revenant aux origines. C’est précisément ce que nous invite à faire Paul Chamberland. Et cela avec une constance et une intensité inédite dans les lettres modernes.

Bruno Latour, le Renaissant

Comment atterrir ? En inversant la perspective du progrès illimité. Pardi ! Le productivisme que les idéologies socialistes et libérales nous imposent depuis deux siècles n’est pas une fatalité.

La république ou l’empire ?

La république ou l’empire ? Tel est le choix qui  incombe  aux  citoyens de chaque nation aujourd’hui. Les Américains  y sont confrontés bientôt. Le choix qu’il feront mardi détermineront la valeur des institutions démocratiques qui, depuis deux  siècles se sont efforcées  de contenir la volonté de puissance, la pulsion de mort dirait Freud, qui  fait partie de la condition humaine.