L’autre jour, pendant que j’écrivais mon journal une senteur entêtante m’ a conduit à fouiller dans mes papiers . Y était enfouie l’invitation des Archives nationales intitulée sobrement « Louis XVI, Marie-Antoinette et la Révolution », avec en sous-titre : « la famille royale aux Tuileries 1789-1792″. Je le retourne et c’est le portrait poupin et quelque peu transgenre de la jeune Marie-Antoinette qui me sourit étrangement . C’est elle qui, évidemment, on a parfumé. La fragrance qu’elle porte ne manque d’air ni de pedigree, le parfum d’intérieur « Tuileries » , le bien nommé de la maison Trudon, fondée en 1643. Rien de moins ! Une question qui ne manquera d’être posée durant cette exposition qui durera tout le printemps jusqu’au 4 juillet. Serait-ce le retour de la publicité subliminale ? Car l’odorat, comme chacun sait, est un sens primitif qui renvoie aux origines de notre condition animale. C’est le premier sens qui se développe chez l’enfant et ce, avant même la naissance. Il porte la mémoire de l’émotion. Les êtres humains expriment entre 400 et 500 récepteurs olfactifs différents. C’est dire l’importance masquée de ce sens qui avec le goût construit notre première perception au monde.
Je me suis demandé à quoi voulaient nous inviter les organisateurs de cette exposition ? A la visiter, bien sûr ! Mais encore… Ce parfum entêtant (sans jeu de mots) fait un curieux clin d’œil à notre actualité. Vivrions-nous, comme il y a deux cents ans une fin de régime ? Le passé passe ou ne passe pas …. A bon entendeur…