Lilas
Les Lilas, la fleur comme la ville, furent chantés par les plus grands. C’est au cours de mes déambulations entre Paris et cette ville de la proche banlieue que leurs chansons sont venues accompagner ma découverte de ce lieu et de ses mystères. Invitation à laquelle je ne pouvais résister plus longtemps. J’ai donc choisi l’assonance, la rime, pour retrouver le rythme populaire et tenter de réconcilier poésie sacrée et poésie profane — celle de Prévert — que le Paris de la crise nous force à visiter. Sonnets, quatrains, tercets ont ainsi été convoqués dans ces retrouvailles non sans quelques entorses aux règles de la poésie classique.
Partagé en cinq parties, ce recueil invite le lecteur à reparcourir le chemin qui mène vers l’origine : l’eau, le feu, la terre, l’air. Géographiquement, le poème se déploie de la périphérie vers le centre pour retourner à la périphérie, d’où la répétition des titres. Au cœur du récit : les îles de la mémoire. Mais ces îles fichées dans le fleuve (Saint-Louis, la Cité) en convoquent d’autres plus familières au lecteur québécois (Montréal, l’île Jésus) comme autant de balises qui se dédoublent dans la nuit du souvenir fait femme : Lila!
Avec une illustration de Laura Caccia et de l’auteur
Lilas
Recueil géographique où le poète se laisse aller à découvrir les lieux au fil des stations de métro; du matin au soir, de la périphérie au centre, sa poésie se fait sacrée ou profane: «Dernier métro / Une heure du mat’ / Paris bouscule mes rêves / sanguinaires / Un dormeur au sac Tati gît / sans masque sans mémoire / tel un monarque de Prévert ».
Raymond Bertin, Magazine « Voir », 16 septembre 1998