Par Théo le merle, reporter
Chers amis, Je suis Théo le merle, vous m’avez demandé de rendre public l’entretien que Dieu m’a accordé en exclusivité pour la Semaine sainte dans la langue des oiseaux. J’ai donc diligenté un traducteur pour faire le boulot ! Saint-François étant très occupé (vous le savez sans doute, un de ces followers est devenu pape), j’ai demandé à l’un de vos amis de s’en occuper. Il a accepté. De plus, il m’accorde son espace toutes les fois que je descends sur terre pour que je vous confie mes chroniques. Que veut le peuple ! Il vient de me rendre la copie in extremis. C’est brut de décoffrage. Il y a sans doute des « coquilles », mais c’est un peu normal lorsqu’on est ovipare. Enfin, je vous préviens. Je n’ai pu le temps de le faire viser par « le lecteur sensible ». Donc, si vous être trop délicat, abstenez-vous ! À bon entendeur, salut.
***
Dieu, en cette Semaine sainte, de Ramadan et de la Pâque juive, plusieurs de mes lecteurs m’ont demandé ce que Vous pensiez de la situation sur la terre.
— Tu tombes mal, ma colombe, je suis très colère !
— Pardon, Dieu, je ne suis pas une colombe, vous me confondez certainement avec l’Esprit saint !
— T’es qui ?
— Je suis un merle. THEO LE MERLE pour vous servir.
— T’es gonflé, tu portes mon nom… enfin l’un d’entre eux ?!
— (Embarassé). Et bien… C’est le surnom que mes followers m’ont collé… Je ne parviens pas à m’en débarrasser… Il paraît que je chante… comme un dieu ! Ceci dit, sous votre contrôle.
— Je me disais aussi… tout en noir. Mais qu’est-ce que tu fous là dans mon ciel ? T’es pas un oiseau de malheur par hasard ?
— Mais non… (Gêné)… Je suis venu… pour l’interview ???!!! Vous avez oublié ???
— L’entretien ??? (Dieu se frappe le front qu’il a très large)… Zut… J’ai tellement de souci.. Si tu savais…
— Avec qui ?
—… avec les humains… cette affaire… toujours les mêmes.
— Justement que voulez-vous leur dire : ils s’inquiètent de votre silence.
— Qu’est-ce j’ai leur dire à ces crétins ?!!! FOUTEZ-MOI LA PAIX ! NOM DE DIEU !
Vous pensez que je n’ai que ça à foutre ?! Vous êtes un grain de sable dans l’univers. J’ai pris quatre milliards d’années et des poussières pour vous fabriquer une planète habitable toute bleue. Et propre. Quatre milliards c’est long et vous, vous ne trouvez rien que mieux que de la saloper et à vous taper dessus avec vos bombes. Vous êtes dégoûtants. Vous ne méritez même pas que je m’adresse à vous aujourd’hui.
— Ou la ! vous êtes remonté comme une pendule.
— Parfaitement ! Qui ne le serait pas à ma place ? Et mon fils qui s’est mis dans la tête de les sauver, ces cons-là ? Il va passer un mauvais quart d’heure, je vous le dis !
— Votre fils ? Il est où ?
— Sur terre. Il est allé leur annoncer » LA BONNE NOUVELLE » et quoi encore ..
— « La bonne nouvelle? » Ca m’intéresse. Vous pensez qu’il peut m’accorder un entretien ?
— Ça va être compliqué.
— Vous n’avez pas son 06 ?
— Si.. Mais… (embarrassé) tu sais ce que c’est les relations père et fils…On s’est brouillé..
— Pourquoi ?
— C’est une vieille histoire… c’est le conflit des générations!
— D’accord…mais encore…
— Et bien voilà ! Un jour il m’a dit : « Pourquoi tu ne descends pas sur terre ? Ça fait des siècles qu’ils attendent le MESSIE. » Je lui ai répété que ce n’était pas le rôle d’un PÈRE, aussi tout-puissant soit-il, de s’occuper des affaires des hommes : ils doivent apprendre à les gérer tout seuls… Tu sais ce qu’il m’a répondu, le chenapan ????
— Je m’en doute un peu…
— (En colère) Il m’a traité de croulant… de vieux Schnock… moi DIEU !!! je n’avais « rien compris ». Il m’a lancé un défi : « C’est moi qui vais descendre sur terre. Je vais aller les racheter, ces idiots. Je vais les convaincre ». Et pour conclure , il m’a lancé un défi : » Tu verras …J’aurais bien plus de followers que toi qui restes scotché sur son trône céleste. Chiche ! » Et il s’est barré…. Depuis… on ne se parle plus.
— Votre femme ne peut pas faire intercession ?
— Ma femme ? Je n’ai pas de femme. Je suis Dieu.
— Pourtant dans le dossier de presse, il est dit qu’il y a une certaine Marie, épouse de Joseph, charpentier, vivant à Nazareth, qui dit être la mère de votre fils ? C’est un mariage à trois ? Ce n’est pas très catholique tout ça ??!!!
— Ah. Marie…. C’est tout un poème…. Les femmes, tu sais ???
— Justement, vous allez nous éclairer sur un dilemme vieux de 2000 ans. Qui est le père ?
— Ah… C’est elle qui peut te le dire ? Tu connais le proverbe… Le père on ne le sait pas…
— Vous bottez en touche… Dans toutes les déclarations que j’ai lus, elle affirme que c’est « Vous le père !!! » Dites donc… J’espère qu’elle était consentante. Il paraît qu’elle n’avait que 16 ans.. c’est limite détournement de mineure, ça ?
— Non, mais… Tu me prends pour QUI à la fin ?! L’Annonciation, ça te parle ??? J’avais envoyé ton copain tout emplumé de blanc lui annoncer en grande pompe la bonne nouvelle. Elle était « trop contente! » Ce sont ces mots. Ravie. En pâmoison. Tu ne fréquentes pas les musées, toi…
— Et Joseph ? Il n’a rien dit ?
— Il a intérêt. Ce n’est pas tous les jours qu’on est le père putatif du fils de Dieu.
— Justement si on lui parlait à votre fils
— Non… je ne peux pas…
— Allez faites un effort. Faites… le pour lui ? Il attend votre appel… Il va mourir…
( La suite de l’entretien demain) envoyez moi un message si vous voulez que je continue)