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La bataille du centre invisible

La tradition démocratique affirme depuis toujours que c’est au centre que l’on gouverne. C’est au parti qui saura le plus s’accorder avec la sensibilité de la majorité des électeurs  qui pourra  revendiquer la légitimité  du centre et donc gouverner.  Dans un processus de recomposition  politique  comme nous le vivons actuellement, chaque sensibilité politique s’en réclamera. L’extrême droite la tire déjà  vers elle  en se faisant passer désormais pour un parti honorable du centre droit que vient conforter le ralliement d’Eric Ciotti  ancien chef des Républicains et  celle de Marion Maréchal qui revient vers sa famille au sens propre et figuré. Les macronistes le revendiquent  pour leur part  en diabolisant les extrêmes tout en feignant d’ignorer que c’est le Président en personne qui a allumé l’incendie.  La gauche, quant à elle, se recompose  sous la bannière du Front populaire pour faire barrage au Rassemblement national. La tentation est grande de les  attaquer bille en tête. Ce serait là une erreur tactique majeure.  Car le vote  a  cautionné  ce glissement de ce bord de l’échiquier qu’on le veuille ou pas. La vraie recomposition  du centre  se trouve  selon moi  dans le courant social-démocrate  incarné par Raphaël Glucksmann  qui, du coup, se trouve invisibilisé par les polarisations en cours.  Cette centralité est le socle sur lequel peut et doit  se redéployer une  véritable politique moderne, humaniste, loin  injonctions de l’ultra-libéralisme disruptif.  Encore faut-il savoir résister  aux vents contraires.  A bon entendeur, salut !

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