Aller au contenu

A bon entendeur: la crise catalane et nous

Je suis de ceux qui croient que la question catalane est une occasion pour l’Europe. Pourquoi ? Parce qu’elle rouvre un espace d’intermédiation entre deux tendances rédhibitoires de la politique et à fortiori de la condition humaine. Cet espace que pourrait être l’Europe -si elle s’émancipe de la tutelle des états nations – permettrait de dépasser les vieux clivages entre centre et périphérie, pouvoir central et régional que nous héritons des monarchies de jadis. L’unité dans la diversité, on le sait, demeure un défi pour toute organisation humaine et à fortiori politique. On s’en rend compte à la réaction frileuse de l’opinion publique en Europe qui lit les événements de Catalogne à travers les seules lunettes nationales et qui plus est, étatiques. Hors de l’état, point de salut ! Dans cette optique, la volonté d’émancipation est toujours analysée comme la confrontation d’une région ou d’une nation contre le nationalisme ou la région dominantes, un manque de solidarité avec les régions du pays les moins dotées. C’est faire bien peu de cas de l’histoire. Cette position privilégiée est le fruit d’une longue histoire : une bonne partie de l’histoire de l’Europe peut se comprendre à travers cette lente lutte qui a conduit une région à fédérer autour de son prince et de sa langue les autres comtés aux duchés qui deviendront plus tard les entités géographiques constitutives du futur état. Cette unité ne s’est pas faite sans violence, tant s’en faut. Dans le cas de la Catalogne, il y a eu la guerre d’Espagne qui reste un passé qui ne passe pas. Souvenons nous que les premières grandes vagues de migrants de ce moment furent celles des milliers de républicains catalans traversant les Pyrénées. L’Europe s’est construite pour éviter que ces guerres se reproduisent sur son territoire. Aujourd’hui l’Europe se doit de surmonter ces divisions politiciennes où l’économie sert de repoussoir pour permettre à la diversité des sociétés civiles qui la composent d’avoir pleinement voix au chapitre. L’état-nation a épuisé sa mission de modernité qui s’est constituée à partir du contrat social : l’état-culture se doit de prendre le relais pour permettre une nouvelle unité politique à l’Europe ainsi qu’un nouvel d’ancrage territorial. Le nouvel espace numérique nous y invite. La crise catalane comme le décrochage de l’Angleterre l’an dernier ne doivent pas interprétés comme un repli identitaire, une fermeture sur la nation mais comme un impérieuse demande de refonder les nouvelles formes d’ancrages territorial qui permettraient de décliner et de faire travailler ensemble toutes nos appartenances : locales, régionales, nationales , européennes . Or cette forme ne peut être que l’état-culture. La crise catalane met en lumière cet aspect. Les européens saurant-ils s’en saisir ? A bon entendeur ….

A bon entendeur: la crise catalane et nous

Je suis de ceux qui croient que la question catalane est une occasion pour l’Europe. Pourquoi ? Parce qu’elle rouvre un espace d’intermédiation entre deux tendances rédhibitoires de la politique et à fortiori de la condition humaine. Cet espace que pourrait être l’Europe -si elle s’émancipe de la tutelle des états nations – permettrait de dépasser les vieux clivages entre centre et périphérie, pouvoir central et régional que nous héritons des monarchies de jadis. L’unité dans la diversité, on le sait, demeure un défi pour toute organisation humaine et à fortiori politique. On s’en rend compte à la réaction frileuse de l’opinion publique en Europe qui lit les événements de Catalogne à travers les seules lunettes nationales et qui plus est, étatiques. Hors de l’état, point de salut ! Dans cette optique, la volonté d’émancipation est toujours analysée comme la confrontation d’une région ou d’une nation contre le nationalisme ou la région dominantes, un manque de solidarité avec les régions du pays les moins dotées. C’est faire bien peu de cas de l’histoire. Cette position privilégiée est le fruit d’une longue histoire : une bonne partie de l’histoire de l’Europe peut se comprendre à travers cette lente lutte qui a conduit une région à fédérer autour de son prince et de sa langue les autres comtés aux duchés qui deviendront plus tard les entités géographiques constitutives du futur état. Cette unité ne s’est pas faite sans violence, tant s’en faut. Dans le cas de la Catalogne, il y a eu la guerre d’Espagne qui reste un passé qui ne passe pas. Souvenons nous que les premières grandes vagues de migrants de ce moment furent celles des milliers de républicains catalans traversant les Pyrénées. L’Europe s’est construite pour éviter que ces guerres se reproduisent sur son territoire. Aujourd’hui l’Europe se doit de surmonter ces divisions politiciennes où l’économie sert de repoussoir pour permettre à la diversité des sociétés civiles qui la composent d’avoir pleinement voix au chapitre. L’état-nation a épuisé sa mission de modernité qui s’est constituée à partir du contrat social : l’état-culture se doit de prendre le relais pour permettre une nouvelle unité politique à l’Europe ainsi qu’un nouvel d’ancrage territorial. Le nouvel espace numérique nous y invite. La crise catalane comme le décrochage de l’Angleterre l’an dernier ne doivent pas interprétés comme un repli identitaire, une fermeture sur la nation mais comme un impérieuse demande de refonder les nouvelles formes d’ancrages territorial qui permettraient de décliner et de faire travailler ensemble toutes nos appartenances : locales, régionales, nationales , européennes . Or cette forme ne peut être que l’état-culture. La crise catalane met en lumière cet aspect. Les européens saurant-ils s’en saisir ? A bon entendeur ….

Vous aimerez peut être aussi

La république ou l’empire ?

La république ou l’empire ? Tel est le choix qui  incombe  aux  citoyens de chaque nation aujourd’hui. Les Américains  y sont confrontés bientôt. Le choix qu’il feront mardi détermineront la valeur des institutions démocratiques qui, depuis deux  siècles se sont efforcées  de contenir la volonté de puissance, la pulsion de mort dirait Freud, qui  fait partie de la condition humaine.

Qui trop embrasse … ( I)

La controverse de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a surtout mis en exergue la dimension morale de certains tableaux qui auraient heurté autant les chrétiens que les citoyens attachés à une vision plus apaisée de leurs institutions républicaines. Les critiques auront aussi déploré la relégation des sportifs au rang de faire valoir d’une scénographie dédiée tout entière à la magnificence de l’art et de l’Histoire de France.