Avant-hier soir, le 20 mars, en revenant d’une soirée littéraire à la mairie du 9e arrondissement de Paris, j’ai assisté dans le métro de la ligne 9 à un début de bagarre entre deux usagers. J’ignore le prétexte de l’affrontement qui était sans doute ridicule comme cela arrive souvent. Immédiatement les autres passagers de la rame se sont interposés empêchant que l’accrochage ne dégénère. L’achalandage à cette heure-là rendait nécessaire. Mais ce qui m’a agréablement surpris, si l’on peut dire, c’est le dialogue qui s’est engagé entre les usagers présents et les deux protagonistes pour dénouer le conflit. Le rôle d’une femme en particulier a été exemplaire dans cet engagement improvisé. Je suis sorti avant sans savoir si les deux rivaux s’étaient serré la main. Mais qu’importe. L’essentiel était atteint : calmer la violence et les humiliations.
C’est un bel exemple de la manière dont la société civile peut régler les conflits : en montrant sa présence et son engagement. Encore faut-il lui laisser l’occasion. C’est tout l’enjeu de la politique hier comme aujourd’hui, à deux différences près aujourd’hui. Primo, nous avons les moyens pour décider collectivement sans disqualifier pour autant la représentation démocratique induite par l’élection. Secundo, nous n’avons plus le choix. Cette intelligence collective passe non seulement par la liberté d’expression mais aussi par la capacité à en rendre possible sa réception, la meilleure compréhension des enjeux et de ses conséquences. Nous sommes encore et toujours des funambules à cet égard. L’ éducation bine comprise demeure la clef pour ne plus l’être. La loi c’est bien, mais l’intelligence collective de la société civile, c’est mieux !
A bon entendeur…